Alain
Hervéou travaille d'une façon singulière.
Il réalise de grands tirages (80x80 cm et 60x60
cm) à partir de Polaroïd où il met
en scène, à chaque fois, sa propre image
dans un univers où l'inconscient a davantage sa
place. L'exposition se compose de plusieurs séries
qui sont autant de récits, de petites histoires
et aventures inventées (?) par l'auteur ("Les
monstres", "Pettia anatomia", "Spectrum
Christus", "Caïn et Abel", "L'esprit
grégaire", "La lucidité se tient
dans mon froc" (Léo Ferré) …
Ses autoportraits s'interrogent sur la place éphémère
de l'homme, sur ses joies, ses passions mais aussi sur
ses craintes, ses doutes. C'est une œuvre intimiste,
sentimentale et profonde. En un mot, une œuvre de
l'esprit, silencieuse, grave et drôle à la
fois dans laquelle on pénètre avec sa propre
histoire tant ces réminiscences chuchotées
sont partagées.
Dans son précédent travail, les personnages
minuscules se fondaient dans un décor de théâtre,
un univers d'objets et d'éléments du quotidien
aux dominantes rouge-sombres. On le retrouvait alors,
petit et nu, errant sur une table entre des livres géants,
évoluant dans un espace labyrinthique voué
à la mémoire…
Dans ce nouveau travail, la problématique a évolué,
s'est enrichie et élargie, invitant le spectateur
à partager ces aventures intérieures dans
un décor dépouillé propice à
cet échange.
Ces séries sont nourries de fantasmes, de rêves,
d'aspirations sexuelles et spirituelles. À l'instar
de Duane Michals, il se sert de la photographie pour nous
conter une histoire qui somme toute est universelle.
Texte de l'exposition
Galerie Vrais Rêves, Raymond Viallon,
1997
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